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villiers president en 2007,
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4 février 2006

Philippe de VILLIERSPrésident du Mouvement Pour

Philippe de VILLIERS
Président du Mouvement Pour la France

Editorial de janvier 2006
en date du dimanche 15 janvier 2006

La discrimination positive contre l’unité nationale

S’il ne s’agissait que de « faire plus pour ceux qui ont moins », tout le monde serait bien d’accord. Mais la discrimination positive signifie tout autre chose : la distribution des places en fonction de critères différents du seul mérite, tenant compte par exemple du sexe, de la race, de la religion, et maintenant de la zone territoriale d’origine. Où veut-on en venir en confondant ainsi la politique sociale traditionnelle et la discrimination positive ? La confusion des mots génère la confusion des esprits, qui prépare la confusion de la société.

Dans le discours de Nicolas Sarkozy, et à vrai dire aussi dans celui du gouvernement, le glissement est patent. Proposer des « règles différenciées » pour le recrutement de la fonction publique, conduisant à la mise en place de concours spécifiques pour « les zones urbaines et les régions industrielles les plus sensibles » doit appeler la condamnation la plus ferme.

Insensé dans sa mise en œuvre – quel serait le fondement de cette discrimination prétendument positive ? –, un tel système présenterait trois graves inconvénients de principe.
D’abord, il contredirait les valeurs fondamentales sur lesquelles repose notre pacte institutionnel et social : l’égalité des citoyens, l’ouverture des dignités, les places et emplois publics en fonction des seules capacités, la subordination des distinctions sociales à l’utilité commune.

Ensuite, la discrimination positive, conduit, si elle est appliquée à grande échelle, à une société cloisonnée comme à une économie moins efficace. Certes, on peut accepter des dérogations à la marge – par exemple en faveur des handicapés – grâce à la richesse aujourd’hui acquise par notre pays. Mais on ne peut pas tolérer des violations généralisées des principes mêmes qui ont produit cette richesse.

Enfin, les nouveaux critères de la discrimination positive, définis selon la seule appréciation politique du moment, ouvriraient la voie à l’arbitraire. Les citoyens perdraient confiance en la neutralité de l’État, et le rideau tomberait sur la société politique de liberté. Pourtant, nous dit-on encore, nous avons essayé pour les banlieues tous les remèdes classiques, et aucun ne marche. Pourquoi ne pas tenter quelque chose d’inédit ? Je récuse cet argument.

On ne peut pas proclamer si vite la faillite du système républicain, fondé sur l’égalité des droits, l’assimilation à la société d’accueil, la nécessité de l’effort… D’abord, les autres systèmes, communautarisme ou tolérance illimitée, sont en faillite là où ils ont été appliqués. Et, surtout, ce qui a dominé en France en matière d’immigration pendant les trente dernières années, c’est plutôt une politique de « laisser faire, laisser passer ». On connaît le résultat.
Il faut maintenant changer de méthode, mais certainement pas pour foncer tête baissée dans la discrimination positive, qui serait en réalité une discrimination négative au détriment des Français. Il faut remettre à l’honneur les principes d’assimilation et d’allégeance à nos lois, sans lesquels il n’y aura aucune issue, ni pour les immigrés ni pour la société française.
Il n’y a pas d’avenir pour la France hors les deux politiques suivantes : une politique d’immigration zéro et une politique d’assimilation pour faire aimer la France.

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